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Jacques Lacan et l’acte poétique.

 

 

« Je ne pense jamais, cela me fatigue ; ou si je pense, je pense à rien »

Georges Courteline.

 

 

 

 

Sur la fin de sa vie, en 1977, Lacan se plaint de devoir « potasser » faute de n’être pas « pohâtassé » ; cela en référence en référence à ce poème de Léon-Paul Fargue mis en musique par Erik Satie:

 

«Au pays de Papouasie  / J’ai caressé la Pouasie /La grâce que je vous souhaite  C’est de n’être pas Papouète.»

 

Il n’y a pas de doute pour Lacan que le poète précède le psychanalyste. Pour le saisir, j’évoquerai Charles Juliet auteur d’une multitude d’ouvrages dont L’année de l’éveil, l’inattendu, Lambeau…. Il serait improbable de dire qui est Charles Juliet et quelle est son histoire ; aussi je le dirai à sa manière c’est-à dire sur un mode minimaliste. En 1934, âgé de quelques semaines il est confié à une famille de paysans, quand sa mère est internée pour troubles dépressifs et une tentative de suicide.

Il apprendra que peu de temps avant de mourir, elle  écrivit sur le mur de l’asile ces mots:

 

 «– Je crève, parlez-moi, parlez-moi ; si vous trouviez les mots dont j’ai besoin vous me délivreriez de ce qui m’étouffe. »[1]

 

Bien sûr cela se passe dans les ténèbres de l’asile là où la parole est perdue ; et ça fait froid dans le dos de savoir que les  thérapies actuelles et dominantes, les TCC, ont la phobie  de la parole, si bien que ce que dit le sujet importe peu et n’existe tout bonnement pas.

Pour Juliet, la mort de sa mère dessine ce qui aurait dû être son destin: « Les êtres qui portent en eux cette déchirure évoluent souvent vers la délinquance, la folie ou le suicide ; tu pourrais en ce jour moisir dans une prison, divaguer dans un asile ou t’être fait sauter la cervelle. » Néanmoins, il parvient à se s’y soustraire grâce au travail d’écriture ; cela pose donc la question de savoir en quoi consiste ce travail ?

 

L’acte poétique

Et d’abord : Qu'est-ce qu'un poème ? Ce n’est pas simplement ce qui tient sur pieds, mais aussi bien est-ce de la prose, car, dit Stéphane Mallarmé « Le vers est partout dans la langue où il y a rythme. Dans le genre appelé prose, il y a des vers, quelquefois admirables. Mais, en vérité, il n'y a pas de prose : il y a l'alphabet, et puis des vers plus ou moins serrés, plus ou moins diffus. Toutes les fois qu'il y a effort au style, il y a versification.» [2] 

 

Et puis, écrire impose de faire scission ; la poésie avance à contre-courant, en opposition (un effort hostile). Pour qu’elle surgisse, l'étincelle poétique (J.Lacan) doit être en rupture avec le langage, le sculpter — en prendre le contre-pied. On créé toujours contre — « la véritable création est impertinente » disait S.Hessel. 

 

Enfin, ce travail du langage prend du temps, beaucoup; de l'énergie mais transforme peu à peu son auteur.  C’est pourquoi, plus que des effets de manches, la poésie réussie est celle qui a des effets sur vous, vous inspire, vous transporte au point d’en sortir modifié, parfois mortifié, mais toujours transformé ; elle change votre rapport au monde, et parfois produit des effets d’enthousiasme.

Ainsi, au-delà de l'esthétisme, il y a l'acte poétique qui est un franchissement, là où le symbolique faillit devant le réel. L’acte poétique traduit un instant de vérité. C’est pourquoi R-M.Rilke écrit: «dans un poème qui me réussit, il y a beaucoup plus de réalité que dans n'importe quelle relation, ou inclination que je puisse ressentir; là où je crée, je suis vrai et j'aimerais trouver la force de fonder ma vie totalement sur cette vérité-là, sur cette simplicité et cette joie. »[3]

 

C’est un des effets de la cure analytique que de porter le sujet à l’enthousiasme et au gay scavoir, car  elle vise l’éveil du rêve dans la vie (Pierre Bruno) : faire qu’émerge ce qui soutient le sujet, son désir, et le traduire en acte — car si la cure analytique se réduisait à une élucubration intellectuelle, elle ne présenterait aucun intérêt.

 

Au-delà de ce qui de l’être du poète passe dans le poème, le poème touche à l’être de tous. P.Jaccottet note : « La poésie est cette possibilité d'insérer la plainte dans une totalité qui la résorbe. »[4]

C’est à cela que l’on vérifie qu’il y a auteur : à sa capacité d’entraîner le lecteur dans cette histoire au point qu’il entrevoit dans l’œuvre quelque chose qui le concerne — thèse de Freud, dans La création littéraire.

 

Charles Juliet

Quand il est placé, le bébé qu’il est réagit à cette séparation de tout son corps : « Tu pleuras tant qu’un muscle de l’aine se déchira et qu’il fallut t’opérer. » Juliet entre dans l’existence dans un déchirement.

L’impossibilité de se séparer de sa mère, qui va le tenailler toute sa vie, pose cette question par laquelle nous tous sommes concernés : sur quoi fonder l’existence lorsque l’Autre n’est plus ? L’Autre étant la mère, l’assistante maternelle, mais c’est aussi bien celui du couple ou encore un idéal, le travail, Dieu…ou  l’écriture.

 

Pour vivre, l’enfant trouve pour solution de s’accrocher à mort à un autre Autre, sans pouvoir rompre avec l’Autre perdu. Pour le petit Charles, cette femme et cet homme, qui l’accueillent dans leur ferme, se substituent si bien à sa mère et à son père qu’il les tient pour tels. Car, il s’est agi d’un vrai accueil.

L’accueil, ce n’est pas simplement faire entrer quelqu’un dans votre logis; c’est offrir bien davantage, comme l’écrit Juliet parlant de cette femme et de ses filles : « Elles étaient aux petits soins pour toi, elles te nourrissaient comme il convient, te parlaient, te berçaient, te dorlotaient.» Elles ne se cantonnent pas aux soins ; en ajoutant leur grain, leur pâte, elles l’humanisent.

C’est beaucoup mais non suffisant, aussi « Elles choisirent de t’appeler Jean, à l’instar du fils du boucher, un garçon plaisant, sympathique, que tout le village appréciait. T’attribuer son prénom, c’était marquer l’espoir que tu aurais chance de lui ressembler, de recevoir en partage certaines de ses qualités. » C’est vraiment les fées qui se penchent sur le berceau de l’enfant ; soixante ans plus tard, Juliet écrit: « Celle qui t’a recueilli et élevé était un chef-d’œuvre d’humanité. En te donnant l’amour qu’un enfant peut désirer recevoir, elle a sans doute atténué les effets de la fracture, t’a soustrait au pitoyable destin qui t’était promis. »

On voit que l’humanisation n’est aboutie que si une nomination rattache l’enfant à un désir. 

 

Entre Juliet et ses autres se produit donc une rencontre. Une rencontre c’est quelque chose qui percute, un heurt, mais un bon-heurt qui change la vie, à la condition que le sujet y consente. Pourquoi l’enfant consent-il à la vie ou à l’existence — ou se laisse mourir ? C’est le résultat d’une lutte et d’un choix insondable. Nous connaissons ces situations où les conditions d’accueil sont requises mais où pourtant l’enfant s’est perdu. 

 

Toutefois pour Juliet subsiste une trace de la fracture dans une angoisse qui l’étreint: « Une peur dévorante t’habite. La peur qu’un jour, à ton retour de l’école, tu trouves la maison vide et que ta mère soit partie, t’ait abandonné. Lorsqu’en arrivant hors d’haleine tu la vois, tu es soulagé, apaisé, et tu ne la quittes plus. Où qu’elle aille, tu es fourré dans ses jupes et tu participes par le regard à tout ce qu’elle fait. La peur.  La peur a ravagé ton enfance. La peur de l’obscurité. La peur des adultes. La peur d’être enlevé. La peur de disparaître. »

 

Avec les thérapies autoritaires (J.Lacan) on se presserait de vouloir libérer l’enfant de ses peurs sans se demander ce qu’elles recouvrent et quelle est leur fonction. Car la peur, c’est encore, et malgré tout, le signe de ce qui est absent. On voudrait séparer l’enfant de ce dont il est séparé et dont il ne peut pas se passer. La peur, ce peut être pour Juliet  la dernière trace qui demeure de l’absente; ce qui le lie à elle. La peur désigne le manque d’elle. Ce lien à la morte perturbe son existence par l’identification mortifère ce qui la rend présente en excès.

 

Ce qu’il dit de sa mère, la première, vaut pour lui et pour tous: «Quel destin va t’échoir ? Quelle sera ta vie ? Et ces obscures aspirations qui te travaillent, où vont-elles te conduire ? Tu voudrais que quelqu’un t’aide à débrouiller ces pensées confuses que tu ressasses. T’aide à répondre à ce questions qui se font de plus en plus pressante et t’empêchent d’éprouver une nécessaire joie de vivre. Ta hantise est de mourir sans avoir vécu, sans avoir pu apaiser ta soif, sans avoir rencontré ce que tu ne saurais dire mais qui te fait si douloureusement défaut. » D’où « l’ennui des mornes soirées, et aucun espoir, aucun espoir (…) Tu es trop loin de celle que tu étais ». Alors vient  la mort: « Puis progressivement et sans que tu t’en rendes compte tu glisses à l’intérieur de toi-même. Tu as l’impression que les questions qui continuent à te hanter vont trouver réponse, que tu vas être délivrée de ce qui toujours t’oppresse, que tu es sur le point d’accéder à un état où tu ne connaîtras plus la souffrance. L’existence que tu mènes ne répond en rien à tes aspirations et tu te surprends à rêver de départ, de fuite, de recommencement. Toujours en toi cette nostalgie de tu ne sais pas quoi, ce besoin incoercible d’une vie dégagée de toute entrave, une vie libre et riche, vaste, intense, une vie où ne régneraient que  bonté, compréhension et lumière. »

 

Lorsque Juliet a 15 ans, ce malaise se manifeste au travers d’un de ces paris propres à l’adolescent qui s’inscrivent dans ce que Lacan appelle les exploits dérisoires. Dans la montagne, Juliet dévale la route à tombeau-ouvert : « tu décides que tu ne te serviras pas des freins. Si tu te tues, ce sera la preuve que tu ne méritais pas de vivre. » Bien sûr il tombe, se fait mal et puis se livre à une interprétation salvatrice : « Tu as l’inestimable satisfaction de te dire que le destin a prouvé qu’il t’accordait le droit de vivre. »

 

Voilà la question récurrente pour tous: vivre ou ne pas vivre, et le sujet cherche vainement au dehors les raisons de son choix qui sont en lui. Or, c’est à la même époque que va se décider un autre choix solidaire de ce droit de vivre: « Tu ne te passionnes pour une matière que si le professeur qui l’enseigne t’inspire de la sympathie;  tu ouvres ton manuel de littérature et tu t’y plonges. Tu lis et relis les extraits tirés des œuvres des grands écrivains et tu sais par cœur des dizaines de pages. Ces textes t’émeuvent tant qu’ils te font monter les larmes aux yeux; tu te surprends parfois à songer que tu aimerais devenir un écrivain. »

 

Là, Juliet se sépare de l’inséparable; parce qu’il veut écrire à sa mère, la seconde, il entre en sympathie avec la littérature, afin d’écrire de longues lettres. Là est la fonction de l’écriture pour lui ; il le dit plus tard : « Ce besoin d'écrire a structuré ton être et ta vie. » Plus tard, il est en seconde année de médecine, il prend une décision capitale: « Un jour, à l’approche des examens, en toute inconscience, tu décides de quitter cette école. Afin de pouvoir fonder ta vie sur l’écriture. » L’acte poétique est solidaire du droit de vivre 

 

Voilà la réponse à la question: « sur quoi fonder l’existence quand l’Autre n’est plus ? », surtout aujourd’hui où le profit tient lieu de morale et le cynisme valorisé.  Juliet, lui, fonde sa vie sur l’écriture. Ça devient son symptôme, et comme tout symptôme il en souffre. Ça n’a pas été simple ni sans la souffrance du renoncement, car il s’agit de « trancher tes entraves, te désapproprier de toi-même en te construisant un visage. »

 

Comment dire mieux ce que la cure analytique produit: la désidentification, la dénonciation des identifications et leur remaniement — non sans peine et sans angoisse.  C’est long, très long: « Tu ne pouvais pas te douter que s’amorçait pour toi une crise qui allait durer quelque vingt ans (…) à moudre des phrases » dans la tête. Mais au final, il y a un renoncement à l’identification mortifère. Il parle de mutation mais elle a un coût : «Plus tu t’enfonces, plus tu te retires dans le silence et la solitude. »

 

Souvenons-nous du conseil de Rilke au jeune poète: « Une seule chose est nécessaire: la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même, et ne rencontrer, des heures durant, personne —  c'est à cela qu'il faut parvenir. Votre solitude vous sera soutien et foyer; c’est d’elle que vous tiendrez tous vos chemins. »  A l’opposé du monde d’aujourd’hui ; on y parle de la solitude et du silence comme d‘une maladie honteuse.

Or, ne plus craindre le silence et la solitude permet d’entrer en sympathie avec soi-même, et, au-delà, avec cet Autre en nous que voilent les paroles vides. Balthasar Gracian note avec justesse, en 1647 : « soyez ami de vous-même et vous pourrez vivre tout seul. »[5].

 

La métamorphose de Juliet au travers de l’écriture le conduit aux mêmes effets que ceux que l’on peut attendre au mieux d’une cure analytique (mais tout le monde n’a pas sa détermination et son courage). La solitude et un rapport nouveau au silence en sont deux exemples ; et, il ne le dit pas: la concision — renoncement à la parole vide.

Il y a d’autres effets qu’il mentionne à la fin de Lambeaux : « Tu as la conviction que tu ne connaîtras plus l'ennui, ni le dégoût, ni la haine de soi, ni l'épuisement, ni la détresse. Certes le doute est là, mais tu n'as plus à le redouter. Car il a perdu le pouvoir de te démolir. La parturition a duré de longues, d'interminables années, mais tu as fini par naître et pu enfin donner ton adhésion à la vie ». Il ajoute: « tu es un dissident » (trait essentiel de l’analysé) — dissidence qui confirme la séparation d’avec l’Autre, tout en s’en servant.

 

Murmurer

Ce récit décrit « la naissance à soi-même d'un homme qui est parvenu à triompher de la détresse fondamentale dont il était prisonnier ». Il parle de parturition, qui renvoie à sa mère, et c’est aussi à prendre pour coupure d’avec cette histoire qui, c’est notre statut à tous, lui est tombée dessus. Lorsqu’il moud des phrases, il est « à l'écoute du murmure ».

 

Lacan affirme, en 1957,  qu’il existe quelque chose de plus précieux que la vie elle-même: un « lambeau de discours ». Il s’agit des mots adressés par la mère à son petit et qui forment le fonds de l’enfance et de la vie : d’eux sourd (ou pas) le désir de vivre pour le petit sujet.  Mais, faute de pouvoir dire ce lambeau, le dire par des mots « chacun de nous est condamné, pour en tracer la ligne fatale, à s’en faire l’alphabet vivant »  conclue Lacan. Enoncer quelque chose de ce lambeau,  revient à dire de ce qu’a été le rapport à l’Autre premier et de s’en séparer, afin qu’il ne soit plus ce qui oriente notre existence dans une identification mortifère.

 

Se vérifie que la poésie (comme l’analyse) œuvre contre la pulsion de mort ; permet « une subversion de la jouissance mortifère, de l’inertie pulsionnelle »[6] vers quoi pousse inéluctablement notre civilisation dans un déferlement de jouissance obligatoire dont la conséquence est d’exclure la pensée.

Nous ne parlons plus, nous « communiquons » ; la « communication » est un système qui rejette le sujet et donc la pensée. Or, faire un effort au style c’est penser, ce qui est une tare aujourd'hui.

Le monde capitaliste produit une obéissance distincte de celle de La Boétie, car est effacée l'idée même d'obéissance grâce au pousse « à-penser-à-rien ». Nous pourrions ajouter au Novlangue d’Orwell le mot « obéir » pour signifier « être libre ». Car nous croyons aujourd’hui que ne pas penser est la solution à tout et surtout à l’ennui, véritable terreur de nos contemporains (et que Juliet ne connaît plus).

L’un d’eux me disait : « quand je pense, je m’ennuie, alors je bois ». Vous voyez que le propos du Prince des fonctionnaires (qui s’ennuient à souhait) qu’est Courteline n’est pas à prendre à la légère; de même que la poésie qui, contrairement à l’image que l’on donne parfois d’elle, est un « pousse-à-penser ».

C’est pourquoi Lacan rend souvent hommage au poète. D’ailleurs, en 1966 il écrit: « C'est cet abîme ouvert à la pensée qu'une pensée se fasse entendre dans l'abîme, qui a provoqué la résistance à l'analyse. » Que propose la psychanalyse ? Aucune philosophie ni sagesse, mais prendre appui sur le symptôme comme le poète prend appui de sa création. Ce n’est pas un hasard que les dictatures s’en prennent volontiers au poète comme au psychanalyste.

 

Je termine par ces lignes de Charles Juliet dont toute l’œuvre forme peut-être la parole qui a manqué à sa mère :

 

« Quand j'ai commencé à écrire, j'étais dans un profond mal-être fait de confusion, d'angoisse, de haine de soi. Toutefois, un besoin était là qui m'imposait de travailler à me connaître, et aussi à tirer de mon sous-sol celui que j'étais mais qui m'était inconnu. Longtemps j'ai cheminé dans la nuit. Le découragement n'a pas cessé de m'accompagner, tant il semblait que cette aventure ne menait à rien, sinon à la mort. Pourtant, insensiblement, une clarté est apparue et la lumière a fini par chasser les ténèbres. Contre toute attente, une mutation s'est produite, a engendré un être nouveau qui adhérait pleinement à la vie. »

 

 

 

 

Francis Ancibure,

Café-Philo de Biarritz,

27 février 2013.



[1] Toutes les citations sans pagination sont extraites de Lambeaux (Folio, 1997)

[2] Entretien de 1891 avec Jules Huret

[3] Philippe Jaccottet, Rilke, Seuil, Ecrivains de toujours 1970, p 59 et 70.

[4] Op. cité p 158.

[5] Baltasar Gracian, Art et figures du succès, 137, p 116, traduction de Benito Pelegrin, Editions points-essais, 2012.

[6] Michel Mesclier, Le risque de vivre, Conférence au Musée Bonnat (Bayonne), inédit, 2009.

 

 

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